1. |
Locomotive
03:02
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Locomotive
J'ai quitté les entrailles de ma vieille forêt,
Mon nom devait être oublié
Portrait classé sans suite.
J'ai sorti la tête hors de l’eau,
Eclairé par la lueur nocturne,
Ai marché jusqu'à m'écrouler contre l'abri d’asphalte.
Un sifflement m'a réveillé,
Il se rapprochait
J'attendais qu'il me rejoigne.
Au loin, un engin soufflait une traînée de fumée
Qui s'estompait dans le ciel matinal.
Le cheval de fer gicla une semée d’étincelles
Il ouvrit grand ses portes par où les rats s'amoncèlent.
À travers les discussions,
Passait suspendue dans l'air la fumée de cigare,
S’immisçant dans les parties de cartes comme dans les poumons des enfants.
Je comptais les boutons dans le fond de ma poche,
Deux policiers firent leur entrée dans la pièce,
Doucement la traversèrent.
Ces chiens ont senti quelque chose,
Devant moi marquant la pause,
Un cri retentit.
Ils sortirent de la rame, j'ai sauté hors du train
Décidé à faire oublier mon passage pour un peu plus longtemps.
Hurlait la machine
Cerné, je défiai l’horizon.
Les vengeurs attendaient le doigt sur la détente.
Titubant dans la neige,
Tombé dans mon propre piège
Je traînait mon boulet.
Quand ont sonné les clairons, le soleil indiquait midi.
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2. |
Mirage
03:26
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Mirage
Assise
Sur sa machine rouge éclatante,
Son entrée en scène
Déchira
Le panorama.
Elle s’arrêta,
Posa son talon sur le sol
Et s’alluma une cigarette
Qu’elle tenait
Du bout de ses mains gantées.
Les hommes immobiles
Assis en terrasse
La regardaient
Avec détresse,
Comme si elle était un ange
Tombé du ciel,
Venu pour ramener l’un d’eux
Avec elle.
Traversés par le même sentiment
Ils se dévisageaient
Tel une horde de chiens
Prêts à rugir.
Gronda le moteur
Et la femme s’envola
Laissant une armée de rêveurs
Retomber brutalement sous les coups de la réalité.
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3. |
Cheminée Blanche
02:31
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Cheminée Blanche
Elle voyait jusqu’au bout de la dernière branche,
Entendait tomber les pétales et sombrer les essoufflés.
Dominant la ville sur sa cheminée blanche,
Elle surveillait les esclaves absorbés et discrets.
Elle déploya ses ailes et s’élança.
Les êtres demeuraient cachés fuyant des yeux la déesse,
Elle survolait le monde, avec allégresse,
Pendant que le vent la portait doucement.
L’enfant affamé, poussa un cri désaccordé.
Un nuage d’oiseaux noirs se dispersa dans le ciel.
La prédatrice plongea en piquet sur sa proie,
Puis pour y délecter son âme fraîche elle a rejoint son toit,
Laissant les pauvres créatures, attendre encore un jour de plus.
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4. |
Le Geôlier
03:44
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Le Geôlier
Entre les remparts de glace
De cette région sans vie,
Les âmes purgeront leur peine
Et règnera sur vous la nuit.
Enchaînés par les pieds,
Jusqu’au matin les prisonniers
Feront la ronde dans la cour
Sous le regard du vieux geôlier.
Il se réveille avec la dalle,
Essuie le sang sur le podium
Et laisse bronzer les cadavres
À l’entrée du pandémonium.
Il s’assoit sur son piédestal
Et fait brunir les champs de vigne,
En tenant dans son poing le graal,
Il repeint les murs de la ville.
Alors caché par sa doublure,
Son peuple il condamne à la nuit,
Dans l’ombre et la désinvolture
Ses captifs pleurent leur vies.
Il jubile au son des prières,
Mais si son armure se craquelle,
Il prends son calibre et s’enfuit.
Entre les remparts de glace
De cette région sans vie,
Les âmes purgeront leur peine
Et règnera sur vous la nuit.
Enchaînés par les pieds,
Jusqu’au matin les prisonniers
Feront la ronde dans la cour
Sous le regard du vieux geôlier.
Les acteurs jouent pour toi
Dans cette chambre froide,
Leurs yeux parlent d’effroi.
Les ronces recouvrent le trône,
Un prisonnier dort sur la paille
Imposteurs, ils tuent en ton nom
Les damnées implorent ton pardon
Bien loin des villes et des sentiers,
Dans le désert encore jamais bravé d’une contrée sans nom
Se trouve une prison bâtie par les dieux,
Un puit en chantier où dorment les démons.
Autour de ce trou sans visage s’élève une couronne de charbon,
Les contes et légendes s’arrêtent à son pied.
Entre les remparts de glace
De cette région sans vie
Les âmes purgeront leur peine
Et règnera sur vous la nuit.
Enchaînés par les pieds,
Jusqu’au matin les prisonniers
Feront la ronde dans la cour
Sous le regard du vieux cerbère.
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5. |
Sous Les Lampadaires
02:32
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Sous Les Lampadaires
Un soir ambré sous les lampadaires,
Sur les pavés humides de la pluie d’hier,
Se promène d’un air bien distrait
Un ivrogne sautant à cloche pied.
il chante, Il crie , il hurle, il pleure...
Non mais ça va pas à cette heure ?
Mais il n’en a que faire.
Les voix derrière les volets,
Il les envoient en enfer.
Car le monde lui a volé
Ce qui lui était bien cher,
Et maintenant, d’un air distrait,
Il se promène sous les lampadaires.
Les grands arrosoirs arrivent en volutes
Et repeignent le plafond en noir,
Les gouttes commencent leur grande chute
Et les arbres au bar s’en vont boire.
Dans les allées salies par les sans nom
Qui ne se connaissent aucune foi,
La pluie tombe et puis rend sombre
Les trottoirs teintés de noir.
À la guerre comme à la guerre !
Les belles histoires de nos grands pères,
Voilà de quoi être bien fière
Et de quoi se resservir un verre.
De quoi parlent ces histoires ?
Sinon de feu, de cendre et de gloire,
De sang versé pour en boire le temps d’une fête, rien qu’un soir.
Mais le vin coule à flot tout le temps,
Et tache les chemises des enfants
Qui chargent le barillet du fusil en apprenant le silence ils n’ont rien dit.
Tout ce temps à tuer, cet ennui infini,
Tuer tout le temps, voilà qui occupe l’esprit.
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6. |
Cette Valise
03:15
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Cette Valise
Cette valise égarée semblait oubliée,
Disparue des songes et des pensées,
Immobile dans le temps,
Comme une balise indiquant le chemin aux évadés
De ce monde peu tentant.
Cette valise égarée semblait oubliée,
Abîmée, effacée, invisible,
Éteinte, évanouie, imperceptible
Tout comme l’âme qui l’a laissée.
Cette valise était la vôtre,
Vous l’aviez remplie de vos souvenirs volés
Et de vos livres écrits à l’encre de larmes séchées,
C’était la vôtre, mais vous l’avez laissée.
Cette valise égarée semblait oubliée,
Abîmée, effacée, invisible,
Éteinte, évanouie, imperceptible
Tout comme l’âme qui l’a laissée.
Témoin de ce voyage jamais finit,
Des années perdues et des moments meurtris,
Vous vous êtes endormi,
Seul sur ce coussin de roche froide et de feuilles pourries,
Festin final offert à la terre vers minuit.
Cette valise égarée semblait oubliée,
Abîmée, effacée, invisible,
Éteinte, évanouie, imperceptible
Tout comme l’âme qui l’a laissée.
Cette valise était la vôtre,
C’était la vôtre mais vous l’avez laissée
Laissée là car vous étiez lassé de la scène futile qui repeignait les murs de votre vie,
Laissée à l’abandon dans les méandres de l’infini.
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7. |
Le Puits
03:19
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Le Puits
Je suis pierres et ombres,
Recouvert par une robe de mousse
J’appartiens au paysage.
Réduit au silence par la nature,
Je contiens les échos des voix de mille hommes.
Les araignées foulent mes parois,
Tissent leur pièges où viennent y dormir les insectes curieux.
Venez jeter dans ma gorge une pierre.
Prends le chemin qui divise la forêt
Où l’on entend murmurés les désirs mis à nus.
Vos vœux seront exaucés en l'échange d’un sacrifice.
Priez devant cet édifice,
Là où s’amoncellent les armures des vaincus.
Venez jeter dans ma gorge une pierre.
En temps de sécheresse,
Cherchant en vain un peu d’eau fraîche,
Un Narcisse désespéré
Par la lunette d’Hadès
A admiré son reflet.
Cherchant à voir d’un peu plus près
Il est descendu par la voie des abysses.
Venez jeter dans ma gorge une pierre.
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8. |
Lily
03:38
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Lily
Un homme vivait de crimes, crimes et petits délits.
Il arpentait les rues, dégueulasse était sa vie.
Toujours à la recherche de gens à voler, de caisses a braquer.
Sa vieille peau rouge pelée, sa chemise qu’il gardait comme seconde peau, ravagé par la solitude il dansait dans les ruelles, en quête de pain ou d’argent.
Il croise un enfant, l’attrape par le col,
Lui vole son lunch bag et lui met une torgnole.
Le pauvre enfant repart en pleurant et laisse errer notre protagoniste,
dans un quartier oublié, le genre de quartier où l’on ne dit pas bonjour aux cadavres.
Il croise le regard d’une pute à prix bas...
Il croise le regard, le regard d’une pute à prix bas et celui d’un homme lui tendant une liasse.
Il sort son poignard montre sa lame et dit
« Hey petite, passe moi c’que t’as sur toi ! »
La femme s’empare de l’arme en une réaction vive, lui plante trois fois la glotte, le dépouille et balance son corps en dîner pour les rats.
Le soir même, l’argent poche, elle se rends au casino.
Elle perd au black jack mais repart avec l’argent qu’elle a joué.
(MoneyMoneyMoneyMoney, MoneyMoneyMoneyMoney)
L’argent lui manque mais lui démange l’envie de gamble, ramble, elle cache quelques junkies derrière les poubelles de l’hôtel.
Elle dépouille tout les hommes, paire d’as et quinte flush, nettoie le sang sur ses vêtements, ses vêtements sales et en lambeaux.
Elle a acheté un nouveau jouet, un 44 scintillant, l’a déchargé sur son boss puis a relancé les dés.
Elle a un rendez-vous avec un groupe de vieux vicelards, bague à chaque doigt, chaîne en or et fourrure sur les épaules.
Le tout petit chef allume son long cigare brun,
Jackpot 777 elle fait un carnage dans la salle.
Madame est montée dans son cockpit, sac d’argent, fusil chargé, nouvelle pièce d’identité au nom de Lily.
Elle a roulé sans direction, posé le pied à terre dans la première station.
Remplie le réservoir le regard fixe sur son trésor, elle prend son fusil, braque sèchement la caisse puis ressort arme sur l’épaule, telle une professionnelle.
(MoneyMoneyMoneyMoney, MoneyMoneyMoneyMoney)
Pilotant sa Cadillac, elle roule vers l’Arizona.
Fusil dans le coffre, pleine de whisky, elle a trouvé sa voie,
Et elle s’en va.
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